2024 : il y a 75 ans l’Église reconnaissait la vérité des apparitions de la Vierge Marie en Belgique, à Beauraing puis à Banneux, à des enfants.
En effet, Notre-Dame se manifesta d’abord à cinq d’entre eux, en 1932, neuf jours avant de célébrer l’Immaculée Conception, puis elle revint à trente-deux reprises jusqu’à l’Épiphanie. Elle visita ensuite Mariette, dans son petit jardin à Banneux, huit fois entre le 15 janvier et le 2 mars 1933.
L’élan de piété populaire que suscitèrent ces deux évènements riches chacun d’un puissant message, et vite devenus des sanctuaires où affluèrent de nombreux croyants, leurs valurent d’être reconnus à peine seize ans plus tard, au terme d’une enquête attentive, par la Prudente Église.
Voici comment Mgr L. J. Kerkhofs, évêque de Liège, racontait ces seize années d’un parcours exigeant mais digne de crédibilité.
« Où en est la cause ?
Fin mars 1935, j’avais institué une commission diocésaine d’enquête. Cette même commission fut mandatée à cette même fin, peu de temps après, par S. E. le Cardinal van Roey, lorsque ce dernier fut chargé par Rome de juger tous les « faits extraordinaires » qui s’étaient produits en Belgique à partir de la fin de 1932.
Notre commission s’acquitta parfaitement de sa tâche ; celle-ci fut achevée vers le milieu de l’année 1937 (…) [par cette conclusion] : ‘’Les membres de la commission estiment que la réalité des apparitions de la Sainte Vierge à Mariette Beco est au moins probable ». (…)
Bloqué à Rome ?
Le dossier complet des travaux fut transmis au Saint-Office. Ne devait-on pas craindre qu’il n’en sortirait plus ? Rome a parfois condamné de prétendues visions ; elle n’a jamais pris elle-même l’initiative d’en approuver. On avouera que nos neuvaines, nos prières, nos sacrifices pour la reconnaissance de la cause de Banneux, surtout à partir de 1937, n’étaient pas superflus. (…)
L’année 1941 fut dans le diocèse une grande année mariale, celle qui vit la consécration publique à Notre-Dame du clergé de nos deux provinces, ainsi que de la presque totalité des paroisses ; celles-ci rivalisèrent de ferveur et de foi dans la préparation et dans la célébration de la cérémonie consécratoire.
Est-ce par une simple coïncidence ou n’est-ce pas plutôt par une disposition providentielle que le document, qui devait être décisif dans le développement ultérieur de la cause de Banneux, fût daté du 2 janvier 1942 comme en réponse à tant de prière ? Nous voulons parler du rescrit du Saint-Office abandonnant la cause de Banneux, et cette cause seulement, au jugement de l’Évêque du lieu. (..)
Une grâce en pleine guerre
Dès le 19 mars [fête de saint Joseph] de cette même année 1942, je pris officiellement position à leur sujet. Autorisant le culte de la Vierge des Pauvres, j’affirmais en même temps, comme « probable, les réalités des faits : on peut les croire sans inconvénients et sans imprudence ». (…) Pourquoi ai-je employé le mot ‘’probable’’ ? Ce mot ne signifiait pas une restriction de ma foi personnelle. Je tenais à me conformer à la pratique de l’Église qui se soumet volontiers à l’épreuve du temps et qui de cette façon dégage l’acte définitif de tout caractère personnel.
Enfin le 22 aout 1949, pour couper court à des doutes ou à des interprétations erronées de ma pensée, je reconnaissais clairement et définitivement la réalité des apparitions de 1933 ».